Domaine Cartier-Potelle : 10 années à célébrer la vigne
Le Québec, terreau fertile pour la vigne ? On ne peut le nier. Et un des plus beaux domaines viticoles qui soit est sans contredit le Domaine Cartier-Potelle. Accolé au versant sud du mont Rougemont, face à la plaine, le domaine, qui célèbre cette année ses dix ans d’existence, jouit d’un climat bénéfique à la vigne. Retour sur les 10 années du Domaine.
Un vignoble ? Faire du cidre ? La bonne idée. Mais ce qui devait prendre la forme d’un lointain projet de retraite s’est avéré rapidement être LE projet qui allait redéfinir la carrière de Josée Cartier, de son frère David et du conjoint de Josée, Jean-Pierre. Et une simple discussion à bâtons rompus avec David en avril 2011 allait changer le cours de leur vie respective.
Car il en fallait de l’audace pour faire le saut dans un domaine où de l’aveu même de Josée Cartier, les connaissances de nos trois compères en soins de la vigne s’avéraient inexistantes. Mais l’amour du vin, de bons alcools et des voyages allaient venir à bout des dernières hésitations de nos trois mousquetaires.

Avant tout, le terreau et la formation
Une fois la décision prise, les recherches afin d’acquérir un terreau propice à la production de vin allaient les mener… à un verger qui contenait quelques vignes. Et qui dit verger dit cidre. On y reviendra.
Assisté de l’ancien propriétaire qui leur a expliqué les défis de la culture de la pomme et de la vigne, nos trois nouveaux propriétaires ont été chercher des connaissances supplémentaires sur la production de produits alcoolisés à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe. « De la pomme, de la vigne, ça ne pousse pas sans soins appropriés. Et ces soins, on doit les prodiguer à l’année », affirme Josée Cartier. Bref s’en suivirent une et une autre et finalement, toute une série de formations sur les alcools.

Un peu de cidre ?
Nous sommes en 2012. Cette première année de production en fut une placée sous le signe de la pomme et des cidres de glace. « Nous avons commercialisé nos quatre premiers cidres (2 de glace, un tranquille et le dernier liquoreux). Et comme il n’y avait ni entente avec la SAQ, épiceries fines et autres débouchés, nous avons vendu nos produits au vignoble, sous un chapiteau. Quelle expérience quand on se compare avec aujourd’hui. »

Et coule le vin
Trois années plus tard, en 2015, avec l’ajout de nouveaux cépages au vignoble, furent commercialisés les premiers vins du Domaine Cartier-Potelle. S’en suivirent des années un peu folles qui menèrent à une production de cidres et de vins « éclectiques ».
Du Frontenac blanc au Riesling en passant par le Chardonnay, le Frontenac noir et le Sainte-Croix, les cépages se diversifièrent, les vins y acquièrent leurs lettres de noblesse et la réputation du Domaine allait lui permettre de faire son entrée à la SAQ et dans les épiceries fines. Ce qui ne s’est pas fait toutefois sans un travail de représentation intense de la part de l’équipe du Domaine.

Les drôles d’effets d’une pandémie
Mais aussi incroyable que celui puisse paraître, c’est la pandémie en cours qui a vraiment relancé les activités du Domaine, nous dit Josée Cartier. « Alors que les premières années, il nous fallait visiter les succursales une après l’autre pour “pousser” notre vin et notre cidre, la pandémie a eu comme conséquence que les Québécois voulaient goûter les produits locaux et la SAQ elle, de son côté, a fait entre nos produits automatiquement dans plus de 80 succursales. »
Résultat ? Octobre 2020, la production du Domaine était complètement écoulée. Ce qui a eu comme conséquence que cette année, les vins et les cidres produits au Domaine seront avant tout commercialisés au Domaine. Surpris ? Suivez-nous pour la suite.

De la belle visite au Domaine Cartier-Potelle
Depuis plusieurs années, aux vignobles et aux infrastructures de production se sont ajoutés des bâtiments d’accueil des visiteurs. « Alors que les premières années, nous devions nous faire connaître auprès des visiteurs, aujourd’hui, nous bénéficions d’un achalandage record. Les gens aiment et veulent se procurer nos produits. En agro-touristique, nous sommes une destination reconnue. Et en plus, nous procurons aux visiteurs qui ne peuvent se rendre dans les vignobles de vieux pays la même expérience, à quelques kilomètres seulement des grands centres. »

Direction 20 ans
L’entreprise a célébré cette année ses dix premières années de vie. Comme toute entreprise en croissance, elle a connu sa part de bons coups… et de moins bons coups. Mais selon Josée Cartier, les prochaines 10 années verront le Domaine mettre l’emphase sur la production viticole et délaisser un brin la pomme.
« Que voulez-vous, on aime le vin. Nous avons un faible pour le vin. Cela dit, soyez rassurés, nous continuerons à faire du cidre, nous aimons le cidre. Et nous allons développer de nouveaux produits avec la pomme. »